Il va être temps de rentrer.
Il est 15h, on prépare l'avion pour le retour. C'est malheureusement le moment ou il commence à faire le plus chaud, mais des cumulonimbus commencent à se développer plus à l'est et sur le relief, et Montpellier annonce des orages pour la fin de l'après-midi.
Avec les conditions du jour (température, point de rosée et QNH), l'altitude densité de Candillargues et d'environs 2600ft, alors qu'on est au niveau de la mer....
Ça me conforte dans mon idée de repartir léger, et de faire le plein plus loin, Millau en l'occurrence, dont la piste fait 1700m de long.
Le retour se décomposera donc ainsi:
Montpellier Candillargues - Millau
LFNG - LFCM: 45nm, 0h40 prévues.
Millau - Ussel - Coulommiers - Le Plessis
LFCM - LDCU - CLM - LFPP: 318nm, 3h prévues.
Le moteur est encore chaud, et comme le point d'arrêt est juste à côté du point de parking, je fais mes essais moteur et prépare la machine avant de rouler.
Décollage sur la 14, et virage à gauche pour monter à 1500ft en vent arrière. Et je contacte l'approche de Montpellier pour la suite. Le contrôle m'autorise à monter à 4000ft.
Nous passons ainsi juste au dessus de relief, au dessus du plateau du Larzac. Une belle averse déverse ses trombes d'eau à notre droite, et un Cumulus est en train de bien gonfler à gauche.
Décollage sur la 14 LFNG |
Etang de l'Or en bout de piste, on vire à gauche dans le circuit |
Au nord de Montpellier, et le Pic St Loup |
On se rapproche du Larzac.. |
Gorges de la Vis, et une belle averse en arrière plan! |
Ce sera la 32... préaffichage de la puissance et je rejoins la vent arrière en descente.
Une petite crête en finale rappelle un peu St-Barth, dans les Antilles, mais en beaucoup moins raide!
Posé, et je remonte la 32 pour dégager vers la pompe.
Verticale Millau... |
... et finale 32! |
A la pompe! |
On ne traîne pas pour faire le plein, 123 litres. Les nuages continuent de gonfler, on ne s'attarde pas.
La chaleur est écrasante ici aussi, largement 30 degrés.
Je suis bien content d'avoir opté pour une piste assez longue pour repartir chargé.
Mise en puissance, et nous voila partis. Le PA28 accélère gentiment, mais je me retrouve en l'air un peu vite en passant sur une bosse... Je maintiens la machine en effet de sol le temps d'accélérer un peu, et je commence à monter.
Je trouve le moteur un peu mou... Je ferais un calcul d'altitude densité un peu plus tard.
En montée, j'aperçois une ou deux voile de parapente sur ma gauche, au dessus.. Ouch, va falloir ouvrir les yeux!
Et plus on se rapproche de la ville de Millau (dans l'axe de la piste, à 8nm), plus je vois des parapentes et des deltaplanes... Je laisse le phare allumé, au moins ça permettra d'être vu.
Le fameux viaduc de Millau se laisse distinguer au fond de sa vallée, mais il y a toujours cette brume qui empêche d'avoir une belle vue.
Millau est au fond de la vallée, et le Viaduc se laisse apercevoir.. |
Millau |
Le temps devient plus menaçant à l'est... Je suis content d'avoir opté pour une route plus à l'ouest! |
Je suis pour le moment en contact avec le SIV de Clermont, qui m'a de nouveau assigné un code "répondeur".
Je calcule alors notre altitude densité au départ. Pas de station météo à Millau, c'est donc de l'estimation. Je n'ai que l'altitude pression, le QNH et la température, mais avec tout ça (2600ft, 1020hPa et 30°C) je calcule une altitude densité de 5000ft!! Pas étonnant que le moteur était poussif, je n'ai pas mixturé avant le départ. Je savais qu'on serait haut, mais pas à ce point, donc le mixturage m'était sorti de la tête! Leçon apprise!
Au passage d'Aurillac, le relief monte un peu sous nos ailes, et nous laissons quelques Puys du Cantal à notre droite: le Plomb du Cantal, Puy Mary, Puy de Peyre Arse...
C'est vraiment très beau, on essaie de profiter malgré cette foutue brume!
Rocher Le Boffi, et les gorges de la Dourbie, à l'est de Millau |
Le Lot, nord-est de Rodez |
On attaque le Cantal... |
Peu avant Ussel, la Dordogne marquant la frontière entre l'Auvergne et le Limousin |
Le lac de Vassivière est bel et bien invisible à gauche... Tant pis, cap sur Coulommiers, et je monte au FL075 puisque j'ai maintenant une route Est.
Au loin, nous passons le travers du Puy de Sancy |
La radio était relativement tranquille jusque la, mais en cette fin de dimanche ensoleillé, pas de monde est en l'air... et certains ne rendent pas la vie facile aux contrôleurs!
Travers Cosne-sur-Loire, puis la centrale de Neuvy-sur-Loire.. Arrivée prévue dans un peu moins d'une heure. En passant Briare, la contrôleuse de Paris Info me demande de faire le relais pour un avion qu'elle n'a plus en contact... Je copie les éléments, et tente de ou trois fois de joindre ce fameux Romeo X-Ray, sans succès. Il réapparaîtra quelques minutes plus tard, après avoir fait une mauvaise manip avec sa radio!
Plus que 184nm!! |
Montluçon, et la piste de Domerat sur la gauche |
Sancerre, et Cosne-sur-Loire |
Verticale de Nangis, je préviens le SIV que je stabilise à 2500ft, et j'arrive en sortie de sa zone de contrôle.
Devant nous Coulommiers, et plus grand monde en l'air, il est 19h. Le reste du chemin, l'avion le connaît quasiment par coeur. Cap sur le Plessis, en contournant l'agglomération Meldoise, et nous voila en approche du Plessis.
On profite encore un peu de la vue... puis il faudra descendre sous la TMA de Paris... |
Arrivée verticale de Coulommiers |
Verticale LFPP |
Finale 25 LFPP... Soleil dans la face! |
375nm parcourus pour le retour (en deux étapes), et 3h45 au total (0h40 et 3h05).
L'avion est peu moucheté par les moustiques, puisqu'on est montés assez haut. Il a quand même droit à un gros gros coup d'éponge pour enlever la poussière qui traîne sur les ailes et le fuselage.
Illustration de la pression atmosphérique... On a environs 1008hPa au sol, il n'y a qu'autour de 800hPa dans la bouteille (croisière au FL65/75) |
Je m'attendais à être totalement rincé après cette journée! J'avais le souvenir de ma première grosse navigation après avoir eu mon PPL, Le Plessis-Chateauroux, aller retour. Je suis tombé comme une masse dans le lit le soir....
Ce n'est pas le cas ici, il y a évidemment un peu de fatigue après avoir passé 7h dans un avion, mais je me sens pas épuisé. Sans doute une préparation détaillée des navigations, qui fait que les vols se sont faits sans le moindre stress, en sachant ce qui doit se passer à un moment donné. Et puis certainement l'expérience acquise depuis le PPL, comme me dit mon père.
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