12 août 2018

VIrée (très) humide vers Granville

Une petite virée planifiée depuis deux semaines.
Avec les fortes chaleurs de la fin juillet, l'envie d'aller se baigner se fait ressentir... Granville me semble bien pour cela, la plage est à quelques centaines de mètres de l'aérodrome.
Et c'est à un peu moins de 2h de vol du Plessis!


Une journée plage est donc prévue une fois la date fixée, selon les disponibilités/repos de chacun.
Le pique-nique est préparé la veille, le week-end est prévu assez chaud encore.
Je jette un coup d'oeil à la "météo des plages" pour savoir à quoi s'attendre la bas.... 19°C dans l'eau. Ouch! Premier gros doute....

Je consulte deux trois prévisions météo, et toutes semblent à peu près d'accord pour dire que ce dimanche sera couvert voir pluvieux sur la Manche... Ah!
En début de soirée, après que les tendances se soient affinées, nous décidons de partir sans pique-nique, et de se faire un restaurant à proximité du terrain.
Il est prévu que le temps se gâte vraiment en fin d'après-midi, on sera repartis. Alors que chez nous, il doit faire beau....

Jour de la ballade!
Arrivée au terrain en milieu de matinée, pour un départ autour de 10h. Nous chargeons nos affaires, et amenons l'avion à la pompe pour faire le plein.
Mise en route, et roulage vers la 07L,, nous partons à l'heure! La première TEMSI montrait déjà un front pluvieux sur le Bretagne et le long de la côte de la Manche. Rennes et Dinard prévoyaient une dégradation importante pour le milieu d'après-midi.. nous aviseront en route, si la destination est joignable ou pas.

Pontoise se réveille tout juste, et nous transitons par la verticale avant de mettre le cap sur Granville. Quelques minutes après, les TMA de Paris se dégageant petit à petit, je me mets en montée vers le FL065. Je contacte Evreux, et m'attends à avoir une réponse du Répondeur Automatique me signalant que la base n'est pas active... rien! Je passe vite avec Paris Info, qui me donne un code transpondeur, et demande confirmation qu'Evreux est bien inactive. Réponse positive, on peut tracer tout droit! Un A400M est stationné sur un taxiway...

BA105 Evreux, et un A400M en bas a gauche, sur le taxiway

On a pas l'air stressés... :)
On aperçoit bien Le Havre à notre droite, puis Deauville, Ouistreham et Caen.. Mais au fur et à mesure de notre avancée, le ciel se couvre également. Cela semble même descendre devant nous, et en passant entre Caen et Falaise, je décide de faire tout de suite le crochet par le Mont St Michel, comme ça on pourra rentrer directement après notre escale.
La côte de la Manche se dessine devant nous, et la baie du Mont se laisse deviner derrière un petit rideau de pluie.

Deauville en bout d'aile, Ouistreham un peu plus à gauche
Le temps se couvre devant nous!
Croisière tranquille..
Nous prenons les premières gouttes alors que j'ai débuté la descente vers 3000ft. Puis la pluie s'intensifie, mais nous voyons toujours bien devant, donc ça ne m'inquiète pas. Le SIV me prévient qu'il y a toujours des avions ou ULM sans transpondeur autour du Mont, mais au vu de la météo aujourd'hui je ne suis pas trop inquiet!
Verticale du terrain d'Avranches, et la pluie s'arrête. Nous contournons le Mont pour quelques photos, et cap sur Granville. C'est juste  à côté, et l'averse s'éloigne de notre trajet.

La pluie, en arrivant sur Avranches
Le Mont-Saint-Michel
Granville
Je voulais également faire un survol des Iles Chaussey, mais je me suis dit que'on pourrait le faire au retour.
Je quitte le SIV pour passer sur la fréquence de Granville. Je m'annonce pour une verticale, et je m'intègre en vent arrière 25 derrière un Lion (APM30).
Atterrissage face à la mer, avec un petit rayon de soleil, et un autre PA28 (un Arrow III celui la.. veinard!) se pose.
L'avion est garé sur le parking visiteurs, et nous nous mettons en direction de Coudeville-plage!

Verticale Granville, en intégration
Garé, sur le grand parking visiteurs!
L'arrivée, avec le crochet par le Mont
Après 15 minutes de marche sur la plage, nous voila installés en terrasse, et je consulte la météo pour le retour... Bon, un gros grain est en train de remonter depuis le sud du Morbihan... Dans 2-3 heures il sera sur nous! Nous Observons les Iles Chaussey sur l'horizon disparaître sous une averse, puis réapparaître..
Nous nous remettons en chemin vers l'aérodrome après une averse.. Ça devrait nous laisser le temps de rentrer! Le ciel est toujours plus clair vers l'Est, et bien chargé au sud, vers Avranches.
A peine arrivés sur le sable de la plage, une nouvelle averse arrive... Bon, pas de bol!
Et nous aurons droit à la douche quasiment jusqu'au bout!



Arrivés à l'avion, une nouvelle averse vient nous arroser. J'ouvre la porte pour que mes passagers puissent se mettre au sec, et je fais mon tour avion (faut pas déconner)!
RAS, je file me mettre au sec aussi! Heureusement nous avons une serviette à bord, ça permet à chacun de s'éponger un peu.
Mise en route, ça ventilera un peu l'humidité le temps que l'averse passe!

Roulage vers le point d'arrêt d'attente, essais moteur et checklist avant décollage, puis je remonte la 25. Ce sera un départ direct, tant pis pour les Iles Chaussey, pourtant juste en face. Cela nous prendra bien 10-15min pour faire l'aller-retour, et j'ai peur qu'une nouvelle averse nous arrive dessus.
Virage à gauche pour rejoindre le circuit en montée, et nous passons avec le SIV de Rennes en montée vers le FL055.
Quelques averses ici ou la, que l'on voit distinctement. Sur Avranches par contre, c'est LE seau d'eau, ça tombe bien!


Virage à gauche après le décollage, il pleut bien au fond!
En montée en vent arrière 25
Ca tombe bien sur Avranches! Tant pis pour les Iles, on file!
Jusqu'à Evreux, ce sera une succession de petites averses et de ciel gris. La encore, on voit loin devant, donc on peut filer tout droit! Bientôt, Rennes nous transfère avec Deauville. Je remarque au loin que le plafond semble descendre, mais nous devons encore avoir un peu de temps.
En réalité, peu après le travers de Deauville, nous croisons quelques barbulles, qui deviennent épaisses et masquent furtivement le sol, et devant nous c'est maintenant gris uniforme. Ok, on descend sous la crasse! Je préviens Deauville que nous descendons à 3500ft, et pas trop de risque de croiser du trafic par un temps pareil.
Le départ.. L'enregistrement de la trace s'est curieusement arrêté, alors que la tablette fonctionnait bien...
Encore pas mal de pluie au retour.. entre Granville et Evreux
Pas mal d'averses sur notre gauche au retour
 Sorti de la TMA de Deauville, je passe avec Paris Info.. qui me demande quelques instants après de passer avec Evreux, qui vient de s'activer. Ah...
Première tentative, je déclenche le Répondeur Automatique.. Bizarre... Puis un autre avion tente de contacter la tour, et la le contrôleur répond.
Je contacte à mon tour, et suis autorisé à transiter à 3500ft. En arrivant au travers nord de la base aérienne, on me demande si je peux descendre à 3000ft QNH... Je réponds que oui, et me mets en en descente. A ce moment la, je vois apparaître à 2-3,000 pieds au dessus de nous, un cargo C-17, sans doute en approche sur Evreux, et la raison de notre descente.
Nous le voyons ensuite descendre en virage vers Rouen, avant d'être guidé vers la finale 22 de la BA105. L'A400M parké sur le taxiway n'a pas bougé depuis ce matin!

Avant de contacter Pontoise, je m'annonce sur la fréquence de Mantes-Chérence, car je ne suis pas très haut. Il y a du treuillage de planeur en cours, on me demande gentiment d'éviter la verticale. Je passe travers sud, et j'en suis gentiment remercié par le starter planeur! Avec plaisir!

Arrivant travers sud du terrain de Mantes... Et retour du beau temps!
Vue sur la capitale, peu avant la verticale de Pontoise
 La suite avec Pontoise, que nous traversons à 2500ft, avec une belle visibilité sur le bassin parisien. Cela change des journée brumeuses. La on voit clairement jusqu'au sud de la capitale!
Sortie de la CTR, je fais un crochet par Chantilly, et nous voila en vue du Plessis. Je m'annonce à 5 minutes, et intégrerais en fonction du trafic. A 1 minute de la verticale, un avion est en montée initiale sur la 25, je m'intègre en vent arrière.
Toujours un peu de vent du sud, limite arrière en fait par moments. Et nous voila de retour au soleil, après une escapade pluvieuse au bord de la mer!

5 août 2018

Aller-Retour en Occitanie 2/2: Montpellier - Millau - Le Plessis

(Partie 1/2: LFPP - LFNG est à lire ici)

Il va être temps de rentrer.
Il est 15h, on prépare l'avion pour le retour. C'est malheureusement le moment ou il commence à faire le plus chaud, mais des cumulonimbus commencent à se développer plus à l'est et sur le relief, et Montpellier annonce des orages pour la fin de l'après-midi.

Avec les conditions du jour (température, point de rosée et QNH), l'altitude densité de Candillargues et d'environs 2600ft, alors qu'on est au niveau de la mer....
Ça me conforte dans mon idée de repartir léger, et de faire le plein plus loin, Millau en l'occurrence, dont la piste fait 1700m de long.

Le retour se décomposera donc ainsi:
Montpellier Candillargues - Millau
LFNG - LFCM: 45nm, 0h40 prévues.

Millau - Ussel - Coulommiers - Le Plessis
LFCM - LDCU - CLM - LFPP: 318nm, 3h prévues.


Le moteur est encore chaud, et comme le point d'arrêt est juste à côté du point de parking, je fais mes essais moteur et prépare la machine avant de rouler.

Décollage sur la 14, et virage à gauche pour monter à 1500ft en vent arrière. Et je contacte l'approche de Montpellier pour la suite. Le contrôle m'autorise à monter à 4000ft.
Nous passons ainsi juste au dessus de relief, au dessus du plateau du Larzac. Une belle averse déverse ses trombes d'eau à notre droite, et un Cumulus est en train de bien gonfler à gauche.

Décollage sur la 14 LFNG
Etang de l'Or en bout de piste, on vire à gauche dans le circuit
Au nord de Montpellier, et le Pic St Loup
On se rapproche du Larzac..
Gorges de la Vis, et une belle averse en arrière plan!
L'aérodrome de Millau est devant nous, et je me présente à la verticale pour voir la manche à air. Personne sur la fréquence...
Ce sera la 32... préaffichage de la puissance et je rejoins la vent arrière en descente.
Une petite crête en finale rappelle un peu St-Barth, dans les Antilles, mais en beaucoup moins raide!
Posé, et je remonte la 32 pour dégager vers la pompe.

Verticale Millau...
... et finale 32!

A la pompe!
Le terrain est désert, seul un Bonanza bâché est parké au pied de la tour...
On ne traîne pas pour faire le plein, 123 litres. Les nuages continuent de gonfler, on ne s'attarde pas.

La chaleur est écrasante ici aussi, largement 30 degrés.
Je suis bien content d'avoir opté pour une piste assez longue pour repartir chargé.
Mise en puissance, et nous voila partis. Le PA28 accélère gentiment, mais je me retrouve en l'air un peu vite en passant sur une bosse... Je maintiens la machine en effet de sol le temps d'accélérer un peu, et je commence à monter.
Je trouve le moteur un peu mou... Je ferais un calcul d'altitude densité un peu plus tard.

En montée, j'aperçois une ou deux voile de parapente sur ma gauche, au dessus.. Ouch, va falloir ouvrir les yeux!
Et plus on se rapproche de la ville de Millau (dans l'axe de la piste, à 8nm), plus je vois des parapentes et des deltaplanes... Je laisse le phare allumé, au moins ça permettra d'être vu.
Le fameux viaduc de Millau se laisse distinguer au fond de sa vallée, mais il y a toujours cette brume qui empêche d'avoir une belle vue.

Millau est au fond de la vallée, et le Viaduc se laisse apercevoir..
Millau

Le temps devient plus menaçant à l'est... Je suis content d'avoir opté pour une route plus à l'ouest!
On monte vers le FL065 en direction d'Ussel, premier point de virage. Ça permet de contourner le relief le moins hospitalier, et j'espérais apercevoir le Lac de Vassivière.. Bon, pour ça j'ai bien compris qu'il faudra revenir, en revanche cette route permet de contourner également la météo qui s'installe sur le Massif Central.
Je suis pour le moment en contact avec le SIV de Clermont, qui m'a de nouveau assigné un code "répondeur".
Je calcule alors notre altitude densité au départ. Pas de station météo à Millau, c'est donc de l'estimation. Je n'ai que l'altitude pression, le QNH et la température, mais avec tout ça (2600ft, 1020hPa et 30°C) je calcule une altitude densité de 5000ft!! Pas étonnant que le moteur était poussif, je n'ai pas mixturé avant le départ. Je savais qu'on serait haut, mais pas à ce point, donc le mixturage m'était sorti de la tête! Leçon apprise!

Au passage d'Aurillac, le relief monte un peu sous nos ailes, et nous laissons quelques Puys du Cantal à notre droite: le Plomb du Cantal, Puy Mary, Puy de Peyre Arse...
C'est vraiment très beau, on essaie de profiter malgré cette foutue brume!

Rocher Le Boffi, et les gorges de la Dourbie, à l'est de Millau
Le Lot, nord-est de Rodez
On attaque le Cantal...
Peu avant Ussel, la Dordogne marquant la frontière entre l'Auvergne et le Limousin
A l'approche d'Ussel, on peut distinguer le Puy de Sancy toujours à notre droite, et le Puy de Dome un peu plus loin.
Le lac de Vassivière est bel et bien invisible à gauche... Tant pis, cap sur Coulommiers, et je monte au FL075 puisque j'ai maintenant une route Est.


Au loin, nous passons le travers du Puy de Sancy
La route se poursuit... Nous survolons Montluçon, et arrivons bientôt sur Avord. Nous sommes au dessus de la TMA et CTR, donc pas besoin de contact avec eux. Nous étions avec le SIV de Limoges, qui me bascule avec Paris Info.
La radio était relativement tranquille jusque la, mais en cette fin de dimanche ensoleillé, pas de monde est en l'air... et certains ne rendent pas la vie facile aux contrôleurs!

Travers Cosne-sur-Loire, puis la centrale de Neuvy-sur-Loire.. Arrivée prévue dans un peu moins d'une heure. En passant Briare, la contrôleuse de Paris Info me demande de faire le relais pour un avion qu'elle n'a plus en contact... Je copie les éléments, et tente de ou trois fois de joindre ce fameux Romeo X-Ray, sans succès. Il réapparaîtra quelques minutes plus tard, après avoir fait une mauvaise manip avec sa radio!

Plus que 184nm!!
Montluçon, et la piste de Domerat sur la gauche
Sancerre, et Cosne-sur-Loire
 Travers Montargis, je débute la descente. Nous sommes maintenant avec Seine Info, qui m'informe de l'activité vol à voile à Moret, nous ouvrons l'oeil...
Verticale de Nangis, je préviens le SIV que je stabilise à 2500ft, et j'arrive en sortie de sa zone de contrôle.
Devant nous Coulommiers, et plus grand monde en l'air, il est 19h. Le reste du chemin, l'avion le connaît quasiment par coeur. Cap sur le Plessis, en contournant l'agglomération Meldoise, et nous voila en approche du Plessis.

On profite encore un peu de la vue... puis il faudra descendre sous la TMA de Paris...
Arrivée verticale de Coulommiers
Personne sur la fréquence, je fais donc une verticale pour connaître le vent.. Roissy tourne en configuration Est, et le vent est globalement du Nord... Mais au moment ou je vois la manche à air, celle-ci pointe le sol: vent nul! Hop, je m'annonce pour un complet en 25 dure. Ça fera gagner du temps pour l'intégration et au roulage!

Verticale LFPP
Finale 25 LFPP... Soleil dans la face!
Il fait encore bon.. la masse d'air remue un peu. Vent arrière, base et finale 25, et nous voila posés à 19h25h, presque l'heure prévue lors du départ!
375nm parcourus pour le retour (en deux étapes), et 3h45 au total (0h40 et 3h05).
L'avion est peu moucheté par les moustiques, puisqu'on est montés assez haut. Il a quand même droit à un gros gros coup d'éponge pour enlever la poussière qui traîne sur les ailes et le fuselage.



Illustration de la pression atmosphérique... On a environs 1008hPa au sol, il n'y a qu'autour de 800hPa dans la bouteille (croisière au FL65/75)
Bilan de la journée: presque 7h de vol et 720nm parcourus. Montée au FL095 (10,000ft altitude pression). C'est pas mal! Et deux punaises de plus sur ma carte des terrains visités! :)

Je m'attendais à être totalement rincé après cette journée! J'avais le souvenir de ma première grosse navigation après avoir eu mon PPL, Le Plessis-Chateauroux, aller retour. Je suis tombé comme une masse dans le lit le soir....
Ce n'est pas le cas ici, il y a évidemment un peu de fatigue après avoir passé 7h dans un avion, mais je me sens pas épuisé. Sans doute une préparation détaillée des navigations, qui fait que les vols se sont faits sans le moindre stress, en sachant ce qui doit se passer à un moment donné. Et puis certainement l'expérience acquise depuis le PPL, comme me dit mon père.